La beauté au supermarché

C’est samedi en fin d’après-midi. Supermarché Leclerc Wagner, rue Wagner à Limoges. On s’apprête à sortir, les bras chargés de sacs. Soudain l’averse, la pluie violente du plein été. On sait qu’elle sera brève : déjà à l’ouest, sur les hauteurs de Bellevue, le soleil annonce glorieusement son retour. On patiente gentiment, on fait connaissance, une petite communauté se forme. Les abrités du Leclerc. Derrière moi un type tatoué et baraqué, en bermuda, annonce fièrement que selon son appli, l’averse va cesser dans deux minutes. « Oui bon ton appli, elle marche jamais », répond la femme qui l’accompagne. Ces deux-là semblent agacés d’avoir fait les courses ensemble.
Et au-delà des vitres teintés jaune du Leclerc Wagner, il y a le nez d’une 108 rouge qui brille sous la pluie. Il y a un kaléidoscope d’images superposées. Il y a la beauté partagée, la réalité augmentée.
L’appli du type a l’air de marcher : deux minutes plus tard, la pluie a cessé et nous sommes dehors sur l’asphalte qui fume. Changés.